lundi 9 février 2015

Le portugais sans peine

Querida Laurence,

Cette semaine, je t'écris depuis Porto où je passe une semaine de vacances. Le soleil est au rendez-vous mais l'humidité rend l'atmosphère incroyablement froide : malgré dix degrés de plus, j'ai plus froid qu'à Londres !
Bref, aujourd'hui je voulais donc te raconter comment je suis en train d'apprendre à parler le portugais.

Le Pourquoi

Tout d'abord, parlons des circonstances de ma motivation : comme tu le sais, mon compagnon de voyage, Daniel, a grandi au Portugal et parle parfaitement le portugais. À Londres, une majorité de ses amis sont eux aussi portugais, et il s'avère qu'ils sont devenus les miens, d'amis. Il me fait partager sa culture, en particulier son amour de Pessoa et de Saramago.
Il y a donc dans mon univers beaucoup d'incitations me poussant vers l'apprentissage de cette langue. Et, soyons honnête, j'adore apprendre de nouvelles langues, je n'ai pas besoin qu'on me pousse beaucoup pour retomber dans des listes de verbes irréguliers...
Mais ce qui m'a poussée définitivement vers le portugais, c'est que, contrairement à d'autres langues à moitié abandonnées en court de route, il y a pour celle-ci une haute probabilité que je puisse maintenir un contact régulier avec des lusophones.

Tâtonnements

Mon premier mouvement a été de me diriger vers les manuels scolaires français pour l'enseignement du portugais dans le secondaire. C'est une stratégie qui m'avait réussie pour le japonais : le Manekineko étant un manuel créé à la fois pour l'enseignement en classe et l'étude personnelle que j'avais adoré suivre.
Mais c'était là une erreur. Je me souvenais d'un manuel de portugais que j'avais catalogué à l'IUFM, sans me rappeler les détails de son contenu. En fait, il s'adressait spécifiquement aux classes de collège et s'est avéré inutilisable sans professeur.

J'ai donc décidé de mener l'enquête pour trouver une méthode adaptée à mes besoins et qui ne soit pas trop chère, ou qui soit disponible dans ma bibliothèque de quartier.
J'ai donc dû pénétrer le monde des méthodes en anglais, et c'est là que j'ai rencontré un autre problème : la majorité d'entre elles est orientée vers le brésilien plutôt que vers le portugais européen.
Je soupçonne qu'en France, les liens migratoires et culturels avec le Portugal rendent le problème moins présent. Mais le monde anglophones et définitivement plus lié avec le Brésil. Il m'a donc fallu opérer un tri méticuleux pour être sûre que la méthode que je choisirais porterais bien sur le portugais européen.
Quand j'ai demandé à Daniel la différence entre les deux, il m'a expliqué qu'elle est similaire à celle entre le français et le québécois... Quelque peu substantielle donc !

Méthodes


J'ai fini par trouver à la bibliothèque un manuel publié par BBC Active. Il était court, peu volumineux (et donc facile à transporter dans le métro), avec de nombreux exemples audios (très "my taylor is rich") et axé sur des situations que l'on peut rencontrer en tant que touriste.
J'ai adoré l'utiliser et j'ai trouvé que c'était là une excellente initiation. Mais je l'ai fini excessivement vite et il m'a donc fallu repartir en quête d'un autre manuel...

Mon second manuel est en fait une grammaire. Elle comporte 50 leçons bien découpées, et je suis encore loin de l'avoir finie !
Il est très ordonné et me permet de remettre dans l'ordre les petits bouts de grammaire mentionnés ça et là dans le volume précédent. Mais ce n'est pas qu'une grammaire : chaque unité propose du vocabulaire sur un thème de la vie quotidienne qui est repris dans les exemples.
Néanmoins, je le déconseillerais aux vrais débutants : il n'y a pas d'exemples contextualisés (une vraie conversation, quelques paragraphes de textes : ce sont toujours des phrases isolées) et pas de partie audio.

Pour aller plus loin

Je pense qu'après ce manuel-ci, je continuerais avec d'autres grammaires, car malgré la taille de l'ouvrage et ses cinquante leçons, il reste une initiation. Par exemple, on n'y aborde que le présent de l'indicatif, mais sous toutes ses coutures (vivent les verbes irréguliers !).

D'autre part, je compte bien commencer à aborder de vrais oeuvres portugaises (après tout, c'est bien Harry Potter qui m'a appris l'anglais !). J'ai commencé avec des albums pour enfants, et je me suis achetée O Anibaleitor de Rui Zink, que je vais commencer à lire avec l'aide de Daniel.

Côté cinématographique, outre les recommandations de Daniel, je compte m'attaquer à cette liste, publiée par le CRDP, de films de fiction et documentaires en portugais (et brésilien).

Bref, j'ai encore plein de choses à découvrir et beaucoup de travail devant moi !
Et toi, qu'apprends-tu en ce moment ?

Até logo,
- Aurélie

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