vendredi 30 janvier 2015

Le lien du vendredi #4 - Zviane et son ping-pong

Chère Laurence,

Merci beaucoup pour ton article d'hier sur ton plan culturel, je l'ai trouvé passionnant. Si passionnant que j'y répondrais certainement point par point dans un prochain article, quand j'aurais eu le temps de bien y réfléchir.

En attendant, aujourd'hui, je voulais te parler de Zviane. Je ne sais pas si tu la connais, mais elle est au panthéon de mes dessinatrices préférées et son blog est un délice. En plus, elle est québécoise et on entend tellement bien son accent quand on la lit ! (Is it just me?)

Elle vient de publier un livre intitulé "Ping-Pong", qui est tiré d'une série d'articles publiés depuis 2011. Je n'ai pas encore pu me l'offrir (mais je le ferais dès que possible), alors en attendant que je puisse te prêter un exemplaire papier, je t'encourage à aller jeter un œil à ses billets en ligne.

Elle y parle de la créativité, sous toutes ces coutures. Du fais de se rendre compte au fur et à mesure qu'on apprends qu'on en sait en fait encore moins que ce qu'on pensais. Des liens entre différentes disciplines...
Je te connais, je sais que tu vas a-do-rer. Par contre, je te préviens, c'est assez long. Ça devrait te tenir un moment.

Comme je suis sympa, je te mets les liens vers toute la série d'articles ci-dessous, et dans l'ordre !

  1. Se déspécialiser encore plus
  2. Du macrocosme et des pizzas
  3. Un dernier mot sur les pizzas
  4. Ping-Pong!
  5. Ping-Pong - 1. Intro
  6. Ping-Pong - 2.1 Nommer les choses (1/2)
  7. Ping-Pong - 2.1 Nommer les choses (2/2)
  8. Ping-Pong - 2.2 Jaune n'est pas jaune
  9. Ping-Pong - 2.3 Mal nommer? (1/2)
  10. Ping-Pong - 2.3 Mal nommer? (2/2)
  11. Ping-Pong - 2.4 Pratique (1/2)
  12. Ping-Pong - 2.4 Pratique (2/2)
  13. Ping-Pong - 3.1 Règles
  14. Ping-Pong - 3.2 Bong goût
  15. Ping-Pong - 3.3 Modèles esthétiques
  16. Ping-Pong - 3.4 Habitudes
  17. Ping-Pong - 3.5 Désapprendre (1/3)
  18. Ping-Pong - 3.5 Désapprendre (2/3)
  19. Ping-Pong - 3.5 Désapprendre (3/3)
  20. Ping-Pong - 3.6 Croiser les choses 
  21. Ping-Pong - 4.1 Ignorance 
  22. Ping-Pong - 4.2 Adaptation 
  23. Ping-Pong - Conclusion 
Alors qu'en dis-tu ? Es-tu tombée en amour comme moi ?

- Aurélie

jeudi 29 janvier 2015

A l'abordage ! Un plan culturel musclé pour 2015

Hello, Sweetie !
(comme le dirait une certaine grande rousse)

Well, j'ai été bien bavarde ces derniers jours, mais je te laisse la parole dès demain, c'est promis !
Ces jours-ci, ta Black Reading List et la Reading list signalée sur le blog vagabondages m'ont inspiré quelques réflexions, et j'en ai tiré le texte qui suit, et la check list associée.

Ce thème, « nourrir sa culture générale », « aiguiser sa curiosité intellectuelle », est un thème central pour moi, et qui peut être élargi à la société toute entière.
Nous sommes d'accord, ce qui fait un adulte mature intellectuellement, un citoyen en possession de tous ses outils de jugement, c'est sa culture générale, les sources auxquelles il s'abreuve pour juger le monde.
La "culture gé", ce n'est pas qu'un élément discriminant pour impressionner ses amis ou s'occuper cinq minutes. C'est ce qui permet recul intellectuel et jonglage conceptuel, ce qui permet de se positionner dans la marche du monde.

Dans l'idéal, toi et moi sommes d'accord, tout le monde devrait avoir la possibilité de parvenir à cet épanouissement intellectuel.

Mais ce n'est pas le cas, et ce qui me chagrine régulièrement, c'est que bien souvent, nous autres « médiateurs culturels » nous arrêtons au produit d'appel : la lecture-plaisir, les activités culturelles les plus populaires, en se disant, c'est un bon début.
Il me semble pourtant que c'est insuffisant.
Un adulte doit être aidé pour parvenir à une réelle habileté à jongler entre les différents formats, supports et sources qui contiennent de l'information, être capable de repérer la qualité des sources…
Il faut souhaiter que tous puissent synthétiser le contenu d'un ouvrage théorique aussi bien qu'assister à un concert ou lire une bande dessinée, en bref que nous encouragions notre public à être indépendant dans ses pratiques culturelles et à même de se dessiner lui-même un parcours intellectuel du plus ambitieux au plus léger.

Et ce n'est que la partie immergée de l'iceberg, parce qu'outre quelques privilégiés, nous-même n'en sommes parfois pas capables, de cette parfaite maîtrise culturelle.

Dans mon cas, je sais que malgré une pas mauvaise culture générale globale, une maîtrise professionnelle de Métiers du Livre et de bonnes aires de spécialités culturelles, dans lesquelles je ne dépare pas au Trivial Pursuit, je me sens régulièrement comme le bonhomme de biscuit décrit par Aravind Adiga dans Le Tigre blanc (il faut le lire, ce livre, c'est une source de réflexion nourrissante sur le sujet) : certains hommes, "cuits" par la bonne éducation de leur esprit, sont plus hommes que d'autres, destinés à rester incomplets, ne sachant pas penser, et par là ne sachant pas être dans un monde dont ils n'ont pas les clés de compréhension (et Adiga va bien plus loin dans ce livre en constatant que ce sont ces gens "incomplets" selon son personnage principal, qui décident de la marche du monde, et qui en constituent la génération montante).

Finalement, que l'on joue à Bourdieu, que l'on déplore la perte de niveau éducatif ou mon manque de réélle formation intellectuelle, le résultat est le même : je suis infichue de la souplesse conceptuelle dont fait preuve un adulte cultivé. Trop de concept mal assimilés, d'aires négligées : je suis un assemblement de branchages sans tronc.
En d'autres mots, c'est le bordel, je suis un mi-cuit.
Bien sûr, je refuse d'en rester là, je veux rattraper ce que j'ai pu manquer pendant ces années où le manque de perspective ne me permettait pas de comprendre mes lacunes. Avant de souhaiter que tous aient cette même aisance intellectuelle dont on parlait plus haut, il faut déjà que je la fabrique pour moi.
Pour cela, je veux me contraindre à plus de curiosité intellectuelle, en abordant en 2015 des rivages culturels plus ambitieux, moins confortables.

J'ai donc établi cette check-list, à cocher chaque fois que je réalise l'un des éléments mentionnés. Il n'y a pas de chiffres, parce que l'objectif est "au moins 1 dans l'année."

Les Livres
□ livre de la sélection du mois du Monde diplomatique
□ essai de la sélection de la revue Sciences Humaines
□ livre d'archéologie
□ livre d'économie
□ livre de philosophie
□ livre de sociologie
□ Que sais-je ?
□ des BD primées à Angoulême
□ manga
□ catalogue d'exposition
livre de pratique artistique ou de DIY
biographie d'un personnage qui a compté dans l'histoire


Les revues et autres média
□ fanzine
□ revue artistique
□ revue musicale
□ revue littéraire
□ revue de vulgarisation scientifique
□ journal d'information


Cinéma
□ film asiatique
□ film d'avant 1970
□ film de la "nouvelle vague"
□ film oriental
□ film italien
□ film espagnol
□ documentaire


Musique
□ album classique (+ un panel de critiques se rapportant à chaque album écouté)
□ album de musique traditionnelle (je pense que ce sera indien)
□ album de jazz


Activités
□ conférence
□ film à la Cinémathèque
□ café-philo
□ pièce de théâtre
□ portrait (challenge personnel)
□ visite d'une ville inconnue
□ émission de radio ou Podcast culturel


Et, bien sûr, des articles de blog, pour intégrer tout ça !
C'est bien sûr mon planning Parisien, mais toi, qu'as-tu prévu à Londres ?

mercredi 28 janvier 2015

Women are Awesome #1 En moto avec Elspeth Beard

Ma chère Aurélie,

On s'était dit qu'il était bon de le rappeler : dans l'histoire du monde, à toutes les époques, tout le temps, on trouve des femmes cool et inspirantes, sur lesquelles on rêve de prendre de modèle.
Et que de ces héroïnes souvent ignorées, on parle trop peu souvent.
Une fois par mois, dans cette section du blog, on parlera donc d'une fille qu'on admire.

Et aujourd'hui, on parle d'Elspeth Beard, la motarde.


Au début des années 80, Elspeth Beard finissait des études d'architecture tout en travaillant dans un bar. On aurait pu croire au début d'une petite vie bien tranquille, n'étant ce virus de la moto, qu'elle avait depuis ses 16 ans, et qui l'a conduite à 24 ans à utiliser ses économies pour s'acheter une BMW et à s'organiser un tour du monde en moto.
Elle était la première femme à oser un tel voyage, presque sans argent (elle s'arrêtait régulièrement pour travailler dans les divers pays traversés, afin de poursuivre sa route).
A son départ, c'était une jeune anglaise de 65 kilos, en pleine santé, et animée par un vif désir de découverte : elle a traversé les Etats-Unis, l'Australie, la Thaïlande, l'Inde, l'Himalaya, la Turquie (alors dans une pesante ambiance post-révolutionnaire), et est revenue par l'Europe Centrale. Deux accidents, une sévère dysenterie et une hépatite ne l'ont pas arrêtée.


Elspeth était également une mécanicienne de talent : à force de réparations, faites toute seule, après chaque accident, elle aura quasiment reconstruit sa moto, et lui aura ajouté les grandes malles métalliques que l'on voit au-dessus.
A son retour à Londres, elle pesait 41 kilos, avait parcouru 88 000 kilomètres, et était partie 3 ans.
Bien qu'elle soit devenue architecte, aie élevé une famille, et connu une vie plus tranquille par la suite, elle continue à voyager en moto.
Sa BMW des années 80 est en pleine forme.

mardi 27 janvier 2015

Le lien du mardi #4 : en amour avec du papier peint

Ma chère Aurélie,
tu connais déjà mes maintes perversions esthétiques et mon amour des motifs répétés à l'infini.

Le papier peint est donc pour moi une source de fascination assez naturelle, qu'il soit moderne, du XVIIIe, psychédélique... Mais là, au détour d'une page, j'ai découvert la maîtresse du papier peint, ma muse, mon héroïne.

Il s'agit de Marthe Armitage, elle crée des papiers peints à l'aide de grands blocs de linos amoureusement gravés, c'est graphique, c'est beau (et tu les as peut-être vus dans le film fantastique La Dame en Noir, avec Daniel Radcliffe).




Je t'envoie vers le lien commercial, pour que tu admires ces splendeurs, mais va également visiter le site suivant, ainsi que cette vidéo où tu auras la chance d'entrevoir le processus de création de cette charmante artiste, parvenue à la célébrité vers ses 70 ans.

Bonne journée :-)
PS : La dame étant Britannique, si tu as une opportunité un jour de visiter son atelier ou d'assister à une conférence, saute sur l'occasion !

lundi 26 janvier 2015

La garde-robe "capsule"

Chère Laurence,

Aujourd'hui, je voudrais te parler du concept de garde-robe capsule. L'idée, c'est de n'avoir qu'un nombre de vêtements limité qu'on va utiliser en boucle pendant une période donnée (le plus souvent, une saison, soit trois mois). C'est souvent présenté comme un moyen de faire des économies et d'échapper aux démons de la surconsommation.
Je suis tombée sur l'idée cet hiver et j'ai commencé à écumer le net pour en savoir plus... J'ai rencontré deux tendances principales : d'une part, tu as les filles qui sont fières de dire qu'elles n'ont dépensé "que $1000" pour constituer leur capsule de la saison (no comment). D'autres part, tu as celles qui constituent leur capsule uniquement à partir de vêtements qu'elles avaient déjà dans leur garde-robe, dans une optique minimaliste.

C'est dans cette deuxième catégorie que tombe le "Project 333" qui propose de ne garder que 33 vêtements et accessoires pour 3 mois. J'ai lu les explications avec avidité et je voudrais te raconter comment ça marche.

Le tri

La première étape demande de faire le tri dans ta garde-robe. On sort tout et on ne remet dans l'armoire que ce qui est :

  • De saison ; 
  • À ta taille ;
  • En bon état ;
  • Et, en bref, qui te va vraiment bien.
Au final, ça veut dire que tu ne vas garder à portée de main que des choses qui sont vraiment mettables et, donc, que tu vas avoir du plaisir à mettre tous les jours. Et ça, c'est un concept que j'adore. Parce que, bizarrement, ça ne m'arrive pas si souvent de n'avoir sur le dos que des fringues que j'aime et qui me flattent. Et ça me paraît être un objectif tout à fait admirable.

Le reste tu jettes, tu donnes ou tu ranges dans un carton sous ton lit. Enfin, à vrai dire, je crois que j'ai bien cinq (petits) cartons sous mon lit maintenant...
Dans ce qui reste, tu choisis les 33 pièces qui vont constituer ta garde-robe d'hiver.

Le problème

Personnellement, c'est là qu'il m'a fallu dévier du projet. Pour t'expliquer, laisse-moi faire le compte. Une fois que j'aie eu enlevé toutes les fringues d'été, de demi-saison, trop petites, trouées, qui grattent, déformées par le lavage, etc. il m'est resté :
  • Deux jeans dont la durée de vie promet d'être assez courte ;
  • Une jupe ;
  • 7 pulls et robe-pulls ;
  • 3 t-shirts à manches longues ;
  • Une bonne douzaine d'écharpes ;
  • 0 manteaux ;
  • Deux paires de chaussures à talons ;
  • 0 paires de chaussures plates fermées.
Tu le vois mon problème ?


Le truc, c'est que jusque-là, il était un peu difficile à identifier au milieu du bordel qui régnait dans mon armoire et dans toutes ces fringues vaguement "mettables" mais pas vraiment top.
Par exemples, suivant les principes du projet 333, je n'ai pas de chaussures plates à me mettre. Dans les faits, il m'en reste deux paires : une paire de baskets trouées que je ne peux pas mettre quand il pleut sous peine de finir absolument trempée (bien pratique à Londres...), et une paire de chaussures fermées dont la semelle intérieure s'est irrémédiablement plissée et qui me fait des ampoules. Je crois qu'on peut dire qu'il est temps de les mettre à la poubelle et de passer à autre chose...

Le shopping

Du coup, ça tombe bien que j'ai commencé le projet en janvier : c'est la période des soldes (à Londres aussi !). Armée de mon mini-budget (£100... On est loin des $1000 que j'avais pu croiser sur Internet !), je suis allée parer au plus pressé : un pantalon gris, plusieurs t-shirts à manche longues, une paire de chaussures. Et surtout, en guise de manteau (en attendant que ma soeur finisse de coudre celui qui est en cours)... une super cape d'hiver. Je peux me prendre pour Hermione Granger maintenant !

Ma super cape Betty Jackson Black ! Elle est en soldes et elle est là.

Et comme l'idée c'est que désormais je ne mets plus que des choses belles et qui tiennent plus de deux lavages, je me suis fait violence et je n'ai pas acheté du premier prix. Je dis violence, vraiment, parce que ça me fait vraiment mal de mettre plus de cinq euros dans un t-shirt.
Je me suis toujours dit "j'achète pas cher, même si ça tient pas longtemps, parce que comme ça je peux renouveler plus souvent", mais je m'aperçois de plus en plus que c'est une erreur : mes fringues pourries meurent plus vite que la vitesse à laquelle je peux les renouveler.
Du coup, je vais à Debenham et j'achète des choses dont j'espère qu'elle me tiendront plus d'une saison (ô, miracle !).

Les 33

De retour à la maison, c'est l'heure du comptage officiel. Pour l'occasion, j'ai changé mes fringues de placard, histoire de tout regrouper dans un même endroit. Et puisque les trois-quarts de mes habits sont stockés sous mon lit, j'ai désormais plus de places pour mes piles de bouquins !

Si tu te souviens bien, l'idée avec le projet 333 c'est de n'avoir que 33 vêtement et accessoires pour 3 mois. C'est censé contenir aussi bien les habits, les chaussures, les manteaux, et les bijoux.
Mais il y a des exceptions. On ne compte pas, tout ce que le monde extérieur ne voit pas :

  • Les sous-vêtements ;
  • Les vêtemets de nuit ;
  • Les vêtements de sport.
J'ai choisi de ne pas compter les ceintures pourries qui empêchent mes jeans de tomber mais que personne ne voit jamais, cachées sous mes pulls. Ni les débardeurs et collants que je mets en "sous-couche" quand il fait froid.
Et je ne compte pas non plus ma collection de boucles d'oreilles et mes quelques bracelets car je n'ai pas envie de me limiter là-dessus maintenant. On verra peut-être plus tard.

Je suis restée un moment devant mon armoire à me demander ce que j'allais vraiment mettre pendant ces trois mois d'hiver. Qu'enlever ? Que garder ? Jusque-là, j'avais gardé quelques chemises manches trois-quart et deux t-shirts à manches courtes mais j'ai fini par les ranger sous le lit car ça pèle bien trop pour ne serait-ce qu'imaginer de n'avoir pas de manches longues, même à l'intérieur.
J'ai gardé une robe pour les soirées mais ça fait presque un mois qu'elle hante mon armoire et je ne l'ai toujours pas mise parce que 1/ il fait trop froid pour être en robe ! 2/ je n'ai pas de gilet suffisamment chaud pour mettre avec. Mais je l'aime bien alors je continue d'hésiter.

C'est vain, mais je sais que tu apprécieras : mon armoire minimaliste !


Quoiqu'il en soit, mon décompte est toujours en-dessous des trente-trois permis (29 !), mais qu'importe ! Comme ça, j'ai un peu de place en cas de nouvelles acquisitions. Par exemple, il faut vraiment que je m'achète encore d'autres t-shirts à manches longues car je n'en ai vraiment pas assez...

Je ne sais pas si mon armoire restera vraiment telle quelle jusque fin mars. Si le temps change radicalement, je procèderais peut-être à une réévaluation avant la fin du temps imparti. Mais... je te tiendrais au courant !

Que dis-tu de cette idée de "capsule" ? Est-ce que ça te tente ?

- Aurélie


vendredi 23 janvier 2015

Le lien du vendredi #3 : La maison qui pleurait

Chère Laurence,

Merci de m'avoir fait découvrir les merveilles du Jealous Curator et renseignée sur le Mountain Top Removal. Je regarderais le documentaire que tu recommandes ce week-end, en tricotant. Je suis dans une phase de tricot et donc de streaming intensif (Orange is the New Black est mon nouveau favori, quinze ans après tout le monde...).

Aujourd'hui, le lien que je te propose sera une lecture suivie pour les mois à venir. Mon éditeur, Jean-Basile Boutak, vient de poster le premier chapitre d'un récit autobiographique, La Maison qui pleurait. Il compte le publier en ligne au fur et à mesure de son écriture.

Il y raconte un épisode traumatique. Une avant-veille de rentrée scolaire, dans son petit village du massif central, il a été réveillé par une odeur inhabituelle et des cris venus de la rue : sa maison brûlait.

Ce premier chapitre de quatre pages se lit très vite et j'ai hâte d'en connaître la suite.
Tu noteras aussi que Les Éventrées y sont mentionnées, pour parler des relations particulières qui se nouent entre les habitants d'un petit village tel que le sien.

Ma nouvelle se passe effectivement dans un petit village. Mais, lorsque je l'ai écrite, l'idée que cette localisation ait un sens particulier était bien loin de moi : j'essayais juste désespérément de raconter l'histoire de Martha (et de m'amuser avec le mythe de Jack the ripper, bien sûr). Du coup, j'ai été très touchée quand Jean-Basile a mentionné dans sa post-face que c'est une chose qu'il y avait trouvé. Et je comprends aujourd'hui un peu mieux pourquoi c'est le cas.

Je suppose que c'est un sentiment étrange que doivent connaître biens des auteurs : nos lecteurs voient dans nos histoires des choses que nous n'avions pas eu conscience d'y mettre. C'est émouvant, et ça m'emplit d'humilité. Ça prouve que le lecteur a autant de pouvoir que l'auteur dans le processus qui donne vie à une histoire...

Je te laisse sur ces considérations et je te souhaite une bonne lecture et un bon week-end !

- Aurélie


jeudi 22 janvier 2015

On arrête tout : on est en train de polluer, là, tout de suite

Ma chère Aurélie,

Me revoilà toute fraîche après ce grand épisode de 24 qu'était ma semaine dernière, et me revoilà surtout consternée.
Parce que j'ai pris conscience d'un truc.
Le cloud qui économise de la pollution générée par le papier, le cloud c'est très bien, tout propre tout moderne et vachement pratique, mangez-en, et bien... c'est une vaste blague.

Tu te rappelles 1995-2000 et les "soyez responsables, réfléchissez d'imprimer cet e-mail" ?
A l'époque, on se disait que l'ordinateur représentait une alternative crédible à la pollution en permettant de sauver des arbres. On a donc dans l'allégresse remplacé nos longues lettres par des mails, nos factures par des documents numériques, et stocké nos photos sur des serveurs.

Aaaah, on avait l'impression d'entendre la nature respirer.
Le virtuel, ça n'existe pas vraiment, et c'est si propre.

Pourquoi ce fichu Cloud est-il une machine à polluer ?
A ce stade, il est temps de se rappeler de ce bon Lavoisier : "Rien ne se crée, tout se transforme."

D'abord, le numérique coûte de l'électricité, beaucoup d'électricité.
Et nos documents chéris, ceux qu'on utilise chaque jour, mais aussi nos blogs qu'on a créé en terminale, le fichier spam de notre boîte mail abandonnée il y a 5 ans, ne dorment pas comme la Belle au bois dormant d'un sommeil paisible sans embêter personne.
Par le biais du serveur qui les héberge, ils continuent à polluer.

Un exemple horrible ?
Est-ce que tu as déjà entendu parler du "Mountain top removal" ?
C'est ce que nos petits amis des grandes entreprises numériques utilisent comme méthode d'extraction du charbon (car oui, c'est bien le charbon qui dans la majeure partie des cas, alimente les serveurs des très grosses entreprises stars du cloud). Il leur faut du charbon cheap, et c'est la méthode la plus rapide d'en avoir.
Et de tout détruire sur leur passage, puisqu'il s'agit de raser des montagnes (par exemple les célèbres Appalaches), en ruinant faune, flore, eaux et sous-sols (mais en récupérant un charbon pas cher).
Tu peux en savoir plus en regardant ce documentaire :

Mais alors, que faire ?
Déjà, vider régulièrement sa boîte mail. Eviter les newsletter qui vont encombrer inutilement nos boîtes.
Penser à supprimer ce vieux blog de 2005, ces boîtes mails qu'on ne consulte plus jamais...
Faire un peu comme s'il s'agissait de papier : ce n'est pas parce que l'on ne le voit pas qu'on ne pollue pas.

Ensuite, signer la pétition de Greenpeace qui demande aux grands dirigeants d'entreprises basées sur le cloud, d'utiliser des énergies plus vertes : http://www.greenpeace.org/france/fr/clean-our-cloud/

Bien sûr, c'est une solution minuscule.
Espérons de tout coeur qu'un tel gaspillage sera solutionné un jour, et, en attendant, tâchons d'être responsables dans notre consommation.

PS : il faudrait aussi parler du coût de fabrication d'un ordinateur, tiens...

mardi 20 janvier 2015

Le lien du mardi #3 : vertus de la jalousie

Chère Aurélie,

Mille mercis pour cet exemple de planification culinaire ! Je suis loin d'être aussi organisée.
Pour le blé, il s'agit du livre Wheat belly, de William Davis (you tube est plein de conférences sur le sujet).

Sans transition, le lien du jour !
Soyons jalouses un peu, ça nous fera du bien !
http://www.thejealouscurator.com/blog/


Tu sais, cette petite sensation piquante, quand tu découvre un artiste et qu'il est tellement brillant ?
Et que tu te dis, Ahhh j'aurais tellement aimé avoir cette idée...
Danielle Krysa connait bien cette sensation, et a démarré son blog sur ce thème.
Tous les artistes présentés lui ont donné ce petit frisson d'admiration, et elle a à coeur de nous les faire connaître.
Je te conseille vivement une petite visite de temps en temps, il y a de très belles découvertes à la clé.
Bonne journée !

lundi 19 janvier 2015

La problématique de la lunch box

Chère Laurence,

Il y a peu de choses que je n'apprécie pas dans la culture anglo-saxonne. Mais celle qui m'horripile vraiment, c'est leur façon de manger à midi. Ou pas.
Habituée que j'étais aux grandes cantines auxquelles on va en groupe avec les collègues, ça m'a un peu fait un choc quand je me suis aperçue qu'il me faudrait désormais manger seule les midis. Bon, ce n'est pas bien grave, ça me permet de lire mon Feedly tranquille et de jouer les asociales devant mon ordinateur, mais je trouve que ça a aussi de sérieux inconvénients.

Premièrement, plutôt que d'avoir un moment tout prêt où je suis obligée d'avoir des contacts avec le reste de mes collègues, il faut que je pense de moi-même à sortir de mon trou une fois de temps en temps pour aller dire bonjour, et ne pas oublier celles qui sont au fond du couloir. Non, la sociabilité ne m'est pas spontanée. Oui, il faut que je me donne des coups de pieds aux fesses pour être sûre que je ne vais pas passer ma journée sans parler à personne.

Deuxièmement, pas de cantine signifie qu'il faut que je me démerde pour apporter mon propre déjeuner. Mes collègues semblent ne manger que de la soupe le midi. Tu imagines toi, ne manger qu'un bol de soupe, tous les midis de l'année ? Mon estomac gémit rien qu'à l'idée. Comment font-elles pour ne pas mourir de faim ?
Bref. D'où la lunchbox.
J'avais commencé 2014 avec de grandes idées de petits bentos mignons que j'aurais préparés avec amour dans le petit matin.
Comme on pouvait s'y attendre, cette lubie m'a duré moins d'une semaine.
Du coup, j'ai passée une année complète à manger des sandwichs faits à la va-vite alors que je suis déjà en retard pour prendre mon métro. J'ai passé des MOIS à avaler exactement la même chose en boucle (pain de mie au céréale, beurre, saucisson l'été dernier ; pain de seigle, avocat, vache qui rit - oui, on en a ! "The Lauging Cow" ! - pendant tout l'automne...). Jusqu'à atteindre le point fatal : "Si je vois encore le moindre avocat, je vais vomir." Ce qui est fort dommage, parce que, en temps normal, j'adore l'avocat.

Deux menus par mois

Bref, j'ai un problème de variété. Et j'ai un problème de "je le fais à la dernière minute du coup y a intérêt que ça me prenne moins de 15 secondes".
Pour y remédier, j'ai décidé d'en passer par une technique que je mets souvent en pratique : y réfléchir à l'avance pour ne plus avoir à y penser au quotidien.
Dans les faits voici ce dont j'ai décidé : au début de chaque mois, je me fais une réunion au sommet avec moi-même et on décide deux menus qu'on va manger tous les jours à midi ce mois-ci, en alternant à peu près une semaine sur deux.

Les conditions :

  • Il faut que je puisse le préparer à l'avance pour ne pas avoir à le faire le matin même.
  • Il faut que ce ne soit pas trop long à cuisiner (sinon, je me connais, je ne le ferais pas).
  • Il faut prendre en compte ce qui est de saison.
  • Et, sans bonne raison aucune, j'ai décidé qu'il faut que ce soit sans blé.
  • Enfin, il faut que je puisse avoir une alternative pratique et pas chiante pour les soirs où je mange chez moi (ce qui est moins d'un soir sur deux en ce moment).

L'histoire du "sans blé", c'est complètement ta faute. Tu m'avais parlé d'un documentaire sur la question quand on s'est vues la dernière fois et je l'ai noté dans un coin de ma tête. Et je l'ai ressorti quand j'ai commencé à réfléchir aux choses que j'avais envie de changer dans mon alimentation.
Je n'ai pas réussi à retrouver le documentaire en question (ni aucune info vraiment convaincante concernant le "sans blé" d'ailleurs), mais, à ce que cela ne tienne, je me suis dit que ce serait une bonne excuse pour bannir les sandwichs et les immenses assiettes de pâtes qui ont fait mon quotidien en 2014. Enfin, c'était jusqu'à ce que je découvre le rayon "sans gluten" de mon Waitrose préféré. Aaaah... Leurs brownies sans gluten sont un régal !

Bref, du coup, j'ai aussi décidé de bannir ce rayon, du moins pour l'instant. Parce que l'idée, c'est aussi de me pousser à manger des choses nouvelles, pas forcément de retomber dans mes vieilles habitudes.

À table !

Ok, du coup, qu'y a-t-il dans mon menu ?
D'une part, j'avais ramené de France des reblochons, du coup, forcément, en ce mois de janvier, c'est tartiflette (avec des carottes en entrée pour faire semblant de manger un peu des légumes quand même).
Et puis en janvier, les endives sont de saison, du coup c'est parti pour la salade d'endive (avec roquefort, poires, noix, et pain de seigle). J'en mange rarement en temps normal, du coup, c'est l'occasion. En même temps, ça a pas l'air d'être super populaire par ici, les stocks d'endives dans les supermarchés sont faibles voire inexistants.
Mes desserts sont invariants : clémentines et chocolat. Just because.

Pour les soirées, je me bricole des trucs avec les ingrédients de mes menus de midi plus quelques ajouts : velouté de champignons (que j'achète tout prêt, d'accord, mais c'est tellement pratique),  tomme, saucisson (encore du stock ramené de France !), châtaignes et oeufs.

Je voulais aussi ajouter des épinards (j'adore les épinards !) mais, jusqu'à présent, je n'ai pas réussi à en trouver surgelés dans les supermarchés que je fréquente. Et si je les achète frais au marché, les chances pour que je les cuisine avant qu'ils ne dessèchent sont assez basses, surtout s'ils sont dans ma catégorie "optionnelle". Enfin, on verra, peut-être que je les mettrais à mon menu principal un mois prochain.
Mon autre aliment à problèmes, ce sont les artichauts. Impossible de trouver un artichaut dans tout Londres les trois-quart du temps. Du coup, quand j'en vois sur mon radar (comme la semaine dernière !), j'achète tout le stock et au diable mes plans élaborés, je me fais une cure d'artichaut pour la semaine. J'a-do-re les artichauts.

Bref, pour revenir à mon idée de menus, au final, ça me permet d'avoir une liste des courses unique pour tout le mois de janvier = réflexion minimale au supermarché.


Je te rassure tout de suite : non, je n'ai pas tourné végétarienne. Ça ne risque pas ! Mais, comme je te le disais, environ un soir sur deux, je ne suis pas chez moi. Du coup, j'en profite pour me faire de pleins ventres de viande rouge et de sushis. Mais c'est une autre histoire.

En cuisine

Histoire de vraiment jouer le jeu, j'ai commencé le mois en vidant mon placard (oui, placard au singulier : j'habite en coloc, du coup, je n'ai qu'un petit placard et un étage dans le frigo pour toute ma bouffe). J'ai tout posé par terre, je lui ai donné un bon coup d'éponge et j'ai mis tous les ingrédients de ma liste en évidence, et tout le reste bien planqué au fond. J'aurais bien l'occasion de ressortir mes paquets de riz et de lentilles plus tard.
Ensuite, je suis allée faire les courses, armée de ma liste.
Aaaah ! Plus de dilemme au rayon frais à guetter les remises sur les filets de bœuf et à me demander si j'aurais le temps de tout manger avant la date de péremption (tu connais le truc : dans les faits, si c'est en réduction, c'est que ça périme demain...).

J'essaie de préparer un maximum de portions en une fois. Ça serait logique que je fasse ça le dimanche, mais ça n'est pas toujours possible, alors je roule en fonction de mes disponibilités. Au moment où j'écris ces lignes, j'ai quatre tupperwares de raclette dans mon frigo. Pour les semaines de salade, je prépare aussi tout à l'avance je me contente d'ajouter la sauce le matin avant de partir et c'est nickel.
Si possible, je transporte directement plusieurs jours de repas dans le frigo du bureau (ça m'évite de me trimballer avec un sac "déjeuner" en plus de mon sac à main tous les jours...), mais il n'y a pas beaucoup de place alors je ne le fais que pour deux ou trois jours à la fois.

Jusque-là, je suis vraiment contente de ma nouvelle organisation. Deux menus pour tout un mois, ça peut sembler peu mais pour moi c'est beaucoup plus varié que ce que je faisais avant !
De plus, je ne mange que des choses délicieuses et simples, que j'adore.
Et puis, un mois, ça passe vite. Alors je profite à fond de chaque bouchée de tartiflette. Et je me réjouis à l'idée de m'inventer de nouveaux repas pour février...

Je vais essayer de continuer sur le reste de l'année, mais si ça commence à devenir ennuyeux, je passerais à autre chose. L'idée ce n'est certainement pas de se limiter ou de se priver. Jamais plus. Alors si cette organisation devient pesante et moins fun, je n'hésiterais pas à la sabrer sans remords. Mais je te tiendrais au courant...

- Aurélie

vendredi 16 janvier 2015

Le lien du vendredi #2 - Serial

Chère Laurence,

Mon lien aujourd'hui est un podcast. LE podcast. Celui dont tout le monde parle depuis qu'il a commencé à être diffusé en novembre dernier: Serial.

C'est une série en douze épisodes (entre 30 et 55 minutes chaque) dans laquelle une journaliste, Sarah Koenig, raconte son enquête sur le meurtre d'une jeune fille à Baltimore en 1999, et sur la condamnation consécutive de son ex petit ami (prison à vie + 30 ans, rien que ça).
La question qui sous-tend toute la série étant : a-t-il vraiment commis le crime pour lequel il a été condamné ?

L'enquête de Sarah Koenig est vraiment très détaillée et s'applique à faire la lumière, autant que possible, sur les zones d'ombre de l'affaire. Son "storytelling" est très prenant, et la série devient très vite addictive !

J'ai fini de l'écouter ce week-end et j'ai bien entendu passé mon dimanche soir à chercher plus d'informations sur l'affaire et sur ce qui s'est passé depuis la fin du podcast (qui s'est terminé un peu avant Noël).
Alors, pour t'épargner tout suspense, sache que, lorsque tu auras fini d'écouter Serial, tu pourras aller lire l'interview en trois partie de l'un des principaux personnages de l'histoire (je ne t'en dis pas plus pour éviter les spoilers). Puis tu fileras lire le blog de Rabia Chaudry, la personne qui a mis Sarah Koenig sur l'affaire, et qui s'avère très intéressante !
Si tu veux en savoir plus sur le côté légal de l'affaire, un professeur de droit a posté toute une série d'articles pour accompagner le déroulement de la série et expliquer les différentes actions de justice, le rôle de l'avocat, etc.

Bien sûr l'une des principales questions que les gens se posent ne concerne pas l'affaire en elle-même mais l'éthique derrière un tel reportage. Voici deux articles sur la question : The Complicated Ethics of Serial et Is it wrong to be hooked on Serial?

Et ensuite, une fois que tu as lu tout ça, tu m'appelles, parce qu'il faut qu'on en discute! :)

- Aurélie

[Remarque : Serial est un podcast américain, donc c'est tout en anglais, bien sûr. Mais Sarah Koenig articule extrêmement bien et est tout à fait compréhensible. Et quand certains témoignages sont difficiles à entendre et / ou à comprendre, elle reformule toujours.]



mercredi 14 janvier 2015

Le lien du vendredi #1 (oui, d'accord, on est mercredi, mais zut)

Comme nous avons modifié un peu notre planning suite aux évènements de la semaine dernière (on n'avait pas trop le cœur de poster quoi que ce soit jeudi dernier), voici ce mercredi le lien que j'avais prévu pour la semaine dernière. Je trouvais dommage de ne pas le poster du tout (il est plutôt cool) et j'avais déjà une idée pour le lien que je posterais ce vendredi. Du coup, le voici en bonus, même si aujourd'hui c'est mercredi.


Chère Laurence,


J'en avais parlé sur Twitter la semaine dernière mais je ne résiste pas à l'idée de te proposer ce lien de nouveau (en espérant que tu ne l'aies pas lu la première fois, perdu qu'il était dans la tourmente twitterale).

Tressie McMillan Cottom (@tressiemc sur Twitter) est une doctorante américaine en sociologie et, accessoirement, ma nouvelle héroïne du Web (à part toi, bien sûr, mais tu t'en doutais bien). Elle est spécialiste des inégalités et le blog qu'elle tient sur le sujet est absolument pas-sion-nant.

Son dernier article en date, When White Men Love Black Women On TV, explore la représentation de relations amoureuses entre femmes noires et hommes blancs dans les fictions télévisées qui ont eu le plus d'audience ces vingt dernières années aux États-Unis.

Zoe + Wash = <3 #FireflyForever
Bon, au vu de ses critères, Firefly n'a bien sûr pas pu faire partie du lot et c'est bien dommage car cette série fantastique compte mon couple télévisé préféré, toutes couleurs de peau confondues. Mais en attendant, sa méthodologie et ses résultats restent extrêmement intéressants et j'ai hâte de lire la suite !

- Aurélie

mardi 13 janvier 2015

lundi 12 janvier 2015

The Black Reading List

Chère Laurence,

Merci pour ton article sur ta routine matinale. Personnellement, je suis une inconditionnelle de mon simulateur d'aube que j'aime d'amour. Mon seul problème, c'est qu'ici, ces fichus anglais ayant oublié d'inventer le concept de volet, je ne peux l'utiliser qu'au coeur de l'hiver : dès que le soleil commence à se lever avant moi, j'ai droit à l'aube véritable en direct et j'en suis réduite à me mettre un masque sur les yeux pour ne pas commencer ma journée aux aurores...

Ça m'amuse de voir que, pour notre première semaine de billets, nous ayons eu, sans nous concerter, un thème commun : les commencements. Le commencement de l'année, le commencement de la journée. Aujourd'hui encore, je voudrais te parler d'un de mes projets qui pourrait s'apparenter à une idée de "résolution", mais qui n'en n'ai pas vraiment une. Je vais te parler de mes projets de lecture.

L'an dernier, j'avais veillé à alterner lectures en français et en anglais. Je ne suis pas restée excessivement stricte sur cette règle et ça s'est plutôt bien passé. J'ai lu 49 livres dont 13 romans (7 en français, 6 en anglais), 2 pièces de théâtre (en anglais toutes les deux), 2 recueils de nouvelle (en anglais tout les deux), 10 documentaires (3 en français, 7 en anglais) et 22 romans graphiques (dont seulement 1 en français car je participe à deux clubs de lecture de bandes-dessinées et celles-ci nous sont bien sûr fournies en anglais).

Le principe

Pour 2015, j'ai eu envie de quelque chose de différent. Et j'ai été influencée par deux choses.
D'une part, mon partenaire, qui a décidé de ne lire que des livres écrits par des femmes cette année (bien lui en prend et j'en ai profité pour lui refiler mes Simone de Beauvoir, un essai de Colette et des poèmes d'Andrée Chédid). D'autre part, les conférences auxquelles j'ai assisté au cours du Black History Month m'ont fait grande impression, et m'ont ouvert les yeux sur les lacunes de ma culture.
Au carrefour de ces deux idées, j'ai décidé que, pour mes lectures 2015, un livre sur deux devra être écrit par un.e auteur.e noir.e.

On est bien d'accord, c'est tout à fait arbitraire, de définir un auteur par la couleur de sa peau. Ça n'influence ni la qualité du livre, ni le plaisir de lire. Mais en écoutant le conférencier faire la liste de toutes les femmes noires badass à travers l'histoire, je me suis aperçue que je n'en connaissais presque pas, et que parmi les auteures qu'il citait, je n'en avais lu aucune. D'ailleurs, j'ai vérifié, dans la liste des livres que j'ai lu en 2014, il n'y avait que des auteurs blancs. Zéro diversité.
Alors je me suis dit que ce serait fort dommage de rester dans mon ignorance maintenant que j'avais mis le doigt dessus.

La Liste

Du coup, ça fait un moment que je rassemble une liste d'idées de livres dans laquelle je piocherais cette année. Elle est très incomplète et je ne l'envisage que comme un point de départ.
En voici les titres. Je ne peux pas t'en dire grand chose pour l'instant vu que je ne les ai pas encore lus, mais tu m'entendras sûrement en reparler en cours d'année.


En français (ou traductions depuis une autre langue que l'anglais)

  • Une si longue lettre, Mariama Bâ
  • Sortilèges créoles : Endora ou l'île enchantée, Marguerite-Hélène Mahé (Une auteure réunionnaise.) 
  • Amkoullel, l'enfant Peul, Amadou Hampate Ba 
  • La belle histoire de Leuk-le-lièvre, Léopold Sédar Senghor (Celui-là, je l'ai lu quand j'étais petite et mon papa a appris à lire avec !)   
  • Ce que je crois, Léopold Sédar Senghor  
  • Discours sur la Négritude, Aimé Césaire 
  • Toussaint Louverture : La Révolution française et le problème colonial, Aimé Césaire 
  • Le Parlement conjugal : une histoire de polygamie, Paulina Chiziane (Un roman par une auteure du Mozambique.)
  • Histoire de la poule et de l'oeuf, José Luandino Vieira (Un roman angolais qui a l'air plein d'humour. Peut-être aurais-je le courage d'essayer de le lire en portugais ?)
  

En anglais

  • I know why the caged bird sings, Maya Angelou
  • White Teeth, Zadie Smith
  • Beloved, Toni Morrison
  • Americanah, Chimamanda Ngozi Adichie
  • Bad Feminist, Roxane Gay (Je viens de le commencer et je l'adore.)   
  • Invisible Man, Ralph Ellison
  • Another Country, James Baldwin
  • Autobiography of Malcolm X, Malcolm X
  • The Spook Who Sat By the Door, Sam Greenlee (Une satire à propos des droits civiques aux États-Unis dans les années 1960.)
  • Black Teacher, Beryl Gilroy (La première directrice d'école noire en Grande-Bretagne !)
  • The Black Jacobins, C.L.R. James (À propos de l'indépendance de Haïti.)
  • The Slave Ship: A Human History, Marcus Rediker
  • Slavery's Exiles: The Story of the American Maroons, Sylviane Diouf (Existe-t-il un mot en français pour décrire les "maroons" ? C'étaient d'anciens esclaves devenus fugitifs qui vivaient isolés de tout.)
  • Slaves Who Abolished Slavery: Blacks in Rebellion, Richard Hart
  • Breath, Eyes, Memory, Edwidge Danticat (Un roman à propos d'une enfant élevée par sa tante en Haiti qui part retrouver sa mère à New York.)
  • Passing, Nella Larsen (Un roman écrit en 1929 à propos des tensions raciales à Chicago et New York.)
  • Parable of the Sower, Octavia Butler (Une dystopie.)
  • Zami: A New Spelling of My Name, Audre Lorde (Chronique sur l'enfance de l'auteure à Harlem.)
As-tu lu certains de ces livres ? Les as-tu aimés ? Aurais-tu d'autres idées à ajouter à ma liste ?

- Aurélie

vendredi 9 janvier 2015

Le Petit Déjeuner Parfait

Bien chère Aurélie,

Comme tu le sais, j'ai le plus grand mal à me lever le matin.
Si, au lieu de savourer des céréales au chocolat en lisant tes mails dans ta jolie cuisine Britannique, tu étais à la même heure installée dans le fauteuil fleuri d'un appartement parisien, tu assisterais aux reptations d'une créature aux yeux collés, émergeant péniblement de son lit, et qui se cogne de meuble en meuble en direction de la cuisine avant de redevenir moi.

Tu t'en doutes, je suis toujours en recherche de routines efficaces pour le matin.
J'épie magazines et blogs, je cherche des idées, je teste des stratégies...
Après tout, c'est le moment le plus important, celui qui va colorer toute notre journée en fonction de l'état dans lequel on est quand on referme la porte de l'appartement pour entrer dans le monde. Après une quinzaine d'années de bricolages et de tests variés, voici un état des lieux de ce que j'ai pu apprendre dans ce domaine.

Avoir un bon sommeil

La quantité et la qualité du sommeil sont à la base de tout.. Quelque effort que j'ai pu faire pour bien me réveiller, tout est inutile sans ce repos réparateur. Seulement, j'ai du mal à m'endormir, beaucoup de mal.
Dans la liste des choses que j'essaye cette année : éviter les écrans trop tard (ils ont une mauvaise influence sur l'endormissement), boire une tisane de mélisse bio, au calme avec un livre. J'ai souvent mon journal et ma boîte de feutres, et je gribouille un peu au lit une demi-heure avant. A force de souffrir de mes sommeils tourmentés, j'ai demandé des astuces autour de moi ; une de mes amies est une grande fan d'hypnose, un autre adore les applis qui calculent vos phases de sommeil et vous réveillent en fonction, le troisième se limite à un café par jour, le matin.
Quand on sait qu'un nombre très important d'auteurs célèbres incluent dans leur routine se coucher tôt et écrire au réveil, ça en vaut la peine, non ?


Dérouiller son corps

La première fois que j'ai entendu parler d'exercices du matin, c'était dans un vieux Marie-Claire de 1937, où un article soulignait les qualités de quelques exercices physiques matinaux, debout face à la fenêtre ouverte. Tu t'en doutes, je ne suis pas très fan de cette dernière partie, mais j'ai répertorié plein de petits exercices bons pour la santé à faire le matin, pour se réveiller sereinement : qu'il s'agisse des exercices tout doux de FitLoop, de quelques exercices de Pilates dont je suis une fervente, ou cette célèbre série d'exercices, je me sens forcément plus réveillée après...
Et je fais suivre -pitié ne te moque pas- par une série rapide d'exercices pour le visage (oui, c'est un sujet suffisamment bizarre pour que je revienne là-dessus un jour, où que je t'envoie une photo bien ridicule de grimace sportive).


Briser le jeûne

Le petit déjeuner, c'est quand même mon repas préféré : on sait que c'est le repas le plus important de la journée, c'est potentiellement l'occasion de se faire plaisir, et à mon sens, c'est aussi régressif que le goûter. Mais j'ai décidé de faire attention à mon alimentation, et de limiter le sucre et le blé, qui font augmenter notre taux de sucre dans le sang.
Que petit-déjeuner alors ? Je me suis renseignée sur la crème Budwig du Docteur Kousmine, et puis j'ai eu la flemme de préparer toute cette cuisine matinale. J'ai cherché d'autres idées un bon moment, parce que je voulais associer facilité de préparation, équilibre alimentaire, et quand même un peu de plaisir gustatif. Chaque matin je déjeune donc de flocons d'avoine au lait de soja, saupoudrés de quelques raisins secs, et d'un thé (sans sucre, mais aromatisé à des parfums originaux). En cas de phase maniaque de l'équilibre, j'ajoute un fruit (souvent une pomme).

Retrouver le monde extérieur

C'est une phase que je saute allègrement si elle se passe sur ordinateur, parce que j'ai tendance à me rendormir, mais se concocter un petit lecteur de flux RSS (ce vieux machin que seuls les bibliothécaires comme toi et moi surkiffent, parce qu'il est tellement pratique) rempli de sites dont les sujets nous intéressent permet d'avoir des infos agréables en provenance de l'extérieur.
Bon, en l'absence de, j'écoute des podcasts sous la douche, ou tout bêtement la radio, et ça suffit à mon bonheur.

Enfiler son armure

Certes, on peut se jeter sur le dos les premiers vêtements qu'on trouve au fond de l'armoire, et se ruer dehors. Je faisais ça, avant. Sauf que parfois, au cours de la journée, on découvre qu'on est habillée pour un temps plus chaud/ plus froid, ou que le miroir de l'ascenseur nous renvoie une image peu flatteuse, voire qu'on a enfilé le super T-shirt à tête de mort Mexicaine pile pour le jour de l'entretien professionnel (tu as toi-même eu l'occasion d'assister à quelques unes de mes performances dans ce domaine, tu te souviens ?)
Bon, j'ai de très grandes espérances dans ce domaine : maintenant, je dessine des assortiments de tenues que je possède à change changement de saison, pour m'assurer d'avoir des automatismes, ou je note des mélanges qui vont particulièrement bien ensemble. J'ai une routine de maquillage (You Tube en déborde, je ne mets pas de lien, il y en a partout!).
La différence ? Quand je sors, je me sens vraiment prête à affronter le monde.


Enfin, voilà en gros les grandes étapes de mon réveil actuel, j'espère que je vais pouvoir maintenir tout ça en 2015, et que je finirais par me réveiller dignement, comme une Princesse Disney (Bon Ok, seulement si c'est Pocahontas parce qu'elle est forte, indépendante et qu'elle est imbattable au canoë kayak. Ou Belle, parce qu'elle est sûrement bibliothécaire et que c'est cool) et plus comme la créature de Frankenstein. J'y crois très fort, et si jamais ça loupe, je t'enverrai une petite photo du monstre du matin, qu'on en rigole.

Plein de bises !

PS : si tu as d'autres idées, ou de bons conseils sur ce dossier, je suis toujours preneuse !

mardi 6 janvier 2015

Le lien du Mardi #1

Ma chère Aurélie,

Merci pour ton message, je m'apprêtais précisément à te demander de me parler de ton mot de l'année. Je te promets de te tenir au courant du mien dès que je l'aurais trouvé.
A mon tour de défricher une nouvelle rubrique : voici donc le lien du mardi, un court petit article pour faire briller nos mirettes et polir nos petits cerveaux.

Aujourd'hui, parlons donc du très bon Brain Pickings, de la Journaliste New Yorkaise Maria Popova.



lundi 5 janvier 2015

Le mot de l'année

Chère Laurence,

Pour ce premier billet et en ce début de janvier, je voulais te parler de mon mot de l'année. Comme tu le sais, j'ai depuis quelques temps l'habitude de choisir un mot chaque année, en lieu et place de résolutions.

Je crois que c'est sur le site de Karen Walrond, Chookooloonks, que j'ai trouvé pour la première fois mention de cette pratique. Et il me semble bien qu'elle l'avait elle-même piqué à Ali Edwards, qui donne chaque année un atelier sur le sujet.

L'idée, en quelque sorte, c'est de donner un thème ou une couleur à son année, au travers d'un mot. Et je voudrais t'expliquer comment ça marche.